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Variole du singe (Mpox)

Le virus de la variole du singe (Mpox en anglais) circule actuellement en France et dans le reste du monde.

Temps de lecture : 10 min

Qu’est-ce que la variole du singe ?

Également appelée Mpox, la variole du singe est une maladie provoquée par un virus le plus souvent transmis à l’homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou plus rarement des singes.

Depuis mai 2022, des cas sont diagnostiqués en Europe chez des personnes qui n’ont pas séjourné en Afrique. Pour l’instant, hors d’Afrique, il n’y a pas eu de décès lié à cette maladie et très peu de cas graves.

Nous sommes au début de cette épidémie et nous en apprenons un peu plus chaque jour sur la maladie. Aussi, les informations présentées ici sont susceptibles d’évoluer rapidement.

 Pourquoi ce virus contamine les gays ?

La plupart des cas rapportés actuellement en Europe concerne des hommes gays ou bisexuels.

Pourquoi ? La variole du singe n’est pas une « maladie gay » : tout le monde peut être infecté par cette maladie. Mais toutes les épidémies commencent quelque part, dans une population plutôt qu’une autre. De grands rassemblements européens ont favorisé la transmission parmi les hommes gays et bisexuels en raison du nombre de participants et de leur origine de nombreux pays.

Il n’y a pas de honte à avoir si vous êtes malade de la variole du singe. C’est un virus comme un autre qui rend les personnes malades sans qu’elles en soient responsables.

Ce qui est important, c’est de se tenir informé, de partager l’information, de surveiller les symptômes et de suivre les conseils des médecins.

Bon à savoir

La variole du singe se transmet par :

 

  • le contact de la peau ou des muqueuses (bouche, sexe, anus) avec les boutons ou les croûtes
  • les gouttelettes (postillons, éternuement…)

Dans quelles situations?

  • Avant tout, lors de contacts physiques rapprochés, notamment lors d’un rapport sexuel, même protégé, par le contact de la peau ou des muqueuses avec les boutons ou les croûtes d’une personne infectée
  • Mais aussi à l’occasion de partage de linge (vêtements, draps, serviettes…), ustensile de toilette (brosse à dents, rasoirs…), vaisselle, sextoy…

Aujourd’hui, la variole du singe n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible (IST) mais les rapports sexuels réunissent toutes les conditions pour une contamination. Avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus.

Quels sont les symptômes de la variole du singe ?

La maladie peut provoquer :

  • Des boutons ou des lésions sur le corps, principalement au niveau du sexe et/ou de l’anus, mais aussi sur le visage, dans la bouche, les paumes de mains, les plantes des pieds, sur le buste ou les membres)
  • Une fièvre
  • Des ganglions enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine
  • Des maux de gorges
  • Des maux de tête
  • Des douleurs musculaires 
  • De la fatigue

Au bout de quelques jours ou semaines :

  • Les boutons sèchent et deviennent des croûtes
  • Les croûtes tombent puis les lésions cicatrisent

Ces symptômes ne sont pas systématiques et varient d’une personne à l’autre. Il n’y a parfois pas de fièvre, parfois très peu de boutons. Dans certains cas, les boutons sont extrêmement douloureux et peuvent nécessiter une hospitalisation pour prendre en charge la douleur.

Il est donc important d'être vigilant et de s'auto-examiner régulièrement.

Une personne malade peut contaminer dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la cicatrisation des lésions.

Tant qu’il n’y a pas de symptôme, il ne semble pas y avoir de risque de transmission.

En cas de suspicion de variole du singe :

 

  • Contactez le professionnel de santé qui vous suit si vous prenez la PrEP ou un traitement contre le VIH. Sinon, contactez votre médecin généraliste ou un CeGIDD
  • Isolez-vous si possible dans une pièce
  • Évitez particulièrement tout contact avec les personnes les plus fragiles (femmes enceintes, jeunes enfants, personnes immunodéprimées)
  • Limitez les situations de contact physique, notamment les rapports sexuels, en attendant d’avoir fait un test et de savoir si vous êtes malade ou pas
  • Portez un masque même si vous n’avez pas mal à la gorge
  • Essayez de porter des vêtements qui couvrent bien les boutons
  • Essayez de ne pas gratter les lésions car cela pourrait laisser des cicatrices
  • Évitez de vous toucher une autre zone du corps si vous avez touché des boutons, vous risqueriez de créer d’autres boutons
  • Ne vous touchez surtout pas les yeux après avoir touché des boutons pour ne pas abimer votre cornée

  • Avoir une pièce dédiée
  • Ne pas avoir de contact physique avec d’autres personnes (y compris rapport sexuel)
  • Dormir seul
  • Ne pas partager sa vaisselle, son linge (vêtements, draps et serviettes de bain), ses ustensiles de toilette (brosse à dents, rasoirs, etc.), ses sextoys…
  • Ne pas toucher les animaux domestiques pour ne pas risquer de leur transmettre le virus et essayer, autant que possible, de les faire garder le temps de l'isolement

  • Couvrir les boutons (porter des vêtements couvrant les bras et les jambes, mettre des pansements)
  • Porter un masque chirurgical 
  • Se laver les mains avant de toucher des objets partagés (poignées de portes…)
  • Porter des gants en cas de boutons sur les mains
  • Privilégier les activités en plein air

 Si vous êtes malade, voici une fiche conseil pour ne pas transmettre le virus : https://www.coreb.infectiologie.com/UserFiles/File/20220603-mkppatient-vf.pdf

 

Après la fin des symptômes, suis-je encore contagieux ?

On est contagieux dès l’apparition des symptômes et jusqu’à la cicatrisation complètes des lésions (boutons).

Il est possible que le sperme soit également contagieux et pendant une plus longue durée. Il est donc recommandé de porter un préservatif pendant encore 8 semaines après la disparition des symptômes et la cicatrisation complète des boutons.

Comment se protéger d’une infection par la variole du singe ?

Les rassemblements en extérieur, lorsque des vêtements recouvrent le corps, ne semblent pas très risqués.

Fréquenter des espaces fermés en étant peu habillé, par exemple en sauna ou backroom, augmente l’exposition au virus par le contact avec la peau.

Avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus.

Est-ce que c’est grave ? Pour qui ?

La maladie dure en général entre 2 et 3 semaines, parfois jusqu’à 4 semaines. La plupart du temps, elle guérit toute seule. Mais, dans de très rares cas, il peut y avoir des complications (troubles neurologiques, difficultés respiratoires, séquelles ophtalmiques).

Ces personnes ont plus de risque de développer une forme grave :

  • les femmes enceintes
  • les jeunes enfants
  • les personnes immunodéprimées (notamment les personnes infectées par le VIH qui ne sont pas sous traitement) 

Devez-vous être vacciné ?

Des vaccins de 3e génération contre la variole sont disponibles et ils peuvent prévenir l’infection par les virus Mpox (variole du singe).

Ils sont recommandés pour certaines personnes:

  • Les hommes ayant plusieurs partenaires sexuels masculins
  • Les personnes trans ayant plusieurs partenaires sexuels
  • Les personnes exerçant le travail du sexe
  • Les personnes travaillant dans les lieux de consommation sexuelle

Il ne sera pas nécessaire de justifier de votre situation pour obtenir le vaccin. Pas besoin de carte Vitale ni d'AME, la vaccination est gratuite pour tous.

Quels sont les vaccins disponibles ?

Il s'agit de vaccins vivants atténués non réplicatifs (c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas se multiplier dans l’organisme humain). Ils sont développés à partir du virus de la vaccine Ankara. Ce ne sont pas des vaccins à ARNm.

Ces vaccins ne contiennent pas de virus de la variole et ne risquent pas de provoquer ou de propager la variole.

Quelle protection apportent les vaccins ?

Les vaccins peuvent prévenir l’infection par les virus Mpox (variole du singe) en permettant au système immunitaire de créer des anticorps protecteurs contre le virus.

Le vaccin ne protège pas totalement contre la maladie. Aussi, il est indispensable de continuer de faire attention même après avoir été vacciné.

Si vous devez être vacciné et selon votre cas, vous pourrez recevoir 1 ou 2 doses de vaccin.

Si vous avez le VIH, si vous êtes immunodéprimé ou si vous prenez des médicaments immunosuppresseurs, vous pourrez recevoir une dose supplémentaire pour être bien protégé. Parlez-en avec votre médecin.

Quels sont les effets secondaires connus des vaccins ?

Chez certaines personnes, les vaccins peuvent provoquer une réaction à l’endroit de la piqûre. Cela disparait en une semaine.

Les autres effets indésirables possibles sont :

  • maux de tête, migraine, douleurs musculaires, nausées, fatigue, frissons, douleurs articulaires, douleurs dans les extrémités, fièvre, perte d’appétit.
  • si vous présentez déjà une dermatite atopique, il est possible que vous ayez des réactions localisées plus marquées.
  • des réactions allergiques graves mais rares.

Vous pouvez déclarer tout effet indésirable ici : www.signalement-sante.gouv.fr.

Pour plus d’information sur les vaccins : www.ansm.sante.fr/actualites/monkeypox-informations-sur-les-vaccins

Où se faire vacciner ?

Voici la liste à jour des lieux proposant la vaccination contre la variole : sante.fr

Pour en savoir plus : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/monkeypox