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Homophobie : ça suffit !

Mots qui blessent, dénigrement systématique ou violences physiques… L’homophobie emprunte des formes très diverses et concerne tous les milieux, y compris la communauté LGBT+. Comprendre l’homophobie permet de mieux la repérer. Et, quand il le faut, de réagir sans hésiter.

Temps de lecture : 10 min
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Les points à retenir

  • L’homophobie, c’est le rejet ou la discrimination d’une personne en raison de son homosexualité. 
  • L’homophobie est punie par la loi et constitue une circonstance aggravante dans certains crimes et délits. 
  • L’association SOS homophobie publie tous les ans un rapport qui fait l’état des lieux des LGBT-phobies en France.

Des mots pour le dire : définition de l’homophobie

L’homophobie désigne le rejet de l'homosexualité, que ce rejet vise des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles, ou supposées l’être. Elle se manifeste de multiples façons :

  • agressions verbales 
  • agressions physiques
  • discrimination (refus d’un bien ou d’un service)
  • préjugés, intolérance
  • harcèlement.

Terme générique, l’homophobie englobe souvent la biphobie (haine envers les bisexuels) ou la transphobie (contre les femmes ou hommes trans). 

Dans l’enquête Rapport au sexe 2019 de Santé publique France, 30 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ont déclaré avoir été victimes d’actes homophobes dans les 12 derniers mois.

Ces actes s’étaient principalement produits :

  • dans les lieux publics (21%)
  • au travail ou sur le lieu d’étude (11%)
  • au sein de la famille (8%)

Ces actes étaient plutôt rapportés par des jeunes (39% des moins de 30 ans déclaraient avoir été victimes d’actes homophobes dans les 12 derniers mois, contre 21% pour leurs aînés).

Les homosexuels peuvent-ils être homophobes ?

À force d’être exposés à une homophobie diffuse, certains hommes homosexuels peuvent avoir tendance à l'intérioriser, ce qui est préjudiciable à leur estime personnelle et à leur épanouissement, et parfois même à leur santé.

Le « bruit de fond » social auquel on ne prête pas attention laisse des traces : on se juge et on juge les autres. On peut aussi devenir soi-même discriminant à l’égard de ceux qui semblent encore moins conformes à l’image dominante de l’homme. C'est ce qui explique que les hommes homosexuels eux-mêmes survalorisent parfois les actifs ou se moquent des garçons efféminés, des « folles », sans parler des discriminations envers les personnes trans...

Et contre cela, point de loi : à chacun d'être vigilant et tolérant, pour soi-même comme pour les autres.

Porter plainte

Ce n'est pas l'homosexualité qui est illégale, c'est l'homophobie !

Pour une injure ou de la diffamation publique, la peine encourue est de 1 an d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.

Pour une injure ou de la diffamation non publique, la peine encourue est une amende pouvant aller jusqu’à 1500 euros (source : Service-public.fr). 

En outre, selon l'article 132-77 du code pénal, l’homophobie est une circonstance aggravante en cas de crime ou de délit. 

Que vous soyez directement concerné ou témoin d'une agression ou d'un délit (injure, diffamation...), il est important de contacter la police et la gendarmerie et de bien préciser qu’il s’agit d’homophobie. 

Aucun agent ne peut refuser d’enregistrer votre plainte ou vous obliger à la transformer en main courante. 

Contre les discriminations (refus d'un bien ou d'un service, d'une promotion professionnelle, d'un accès aux soins...), les recours varient en fonction des situations, mais il en existe toujours un.

 

Bon à savoir

Pour signaler des propos ou contenus homophobes en ligne, vous pouvez vous adresser à l’hébergeur de l’appli ou du sitel. Les réseaux sociaux, par exemple, ont tous un service de signalement, qui n’est, hélas, pas toujours très efficace. 

Vous pouvez également signaler les propos auprès de la plateforme Pharos, gérée par le gouvernement.

 

Pour s'informer, réagir ou parler d'homophobie

Agressions physiques, agressions verbales, discriminations… Pour tout renseignement sur l’homophobie, vous pouvez consulter le site sos-homophobie.org et/ou vous rapprocher de cette association. Créée en 1994, SOS homophobie mène de front plusieurs actions visant une meilleure acceptation de la diversité des orientations sexuelles, une plus grande visibilité et l’égalité des droits des personnes LGBT+. L’association intervient en milieu scolaire, auprès des entreprises, propose une ligne d’écoute anonyme et publie un rapport annuel sur l’homophobie. 

  • SOS homophobie - ligne d’écoute au 01 48 06 42 41 (du lundi au vendredi : 18h-22h ; samedi : 14h-16h ; dimanche : 18h-20h).
  • chat’écoute en ligne du mardi au jeudi 21h-22h30, et les week-ends 18h-19h30.

Vous pouvez aussi signaler les faits sur l’application de Flag!, l’association LGBT+ des agents des ministères de l’Intérieur et de la Justice. L’application est téléchargeable sur l’App Store ou le Google Play Store. 

 

 

30 %

C’est le pourcentage d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) qui ont déclaré avoir été victimes d’actes homophobes en 2019.