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Csapa/Caarud : vers qui se tourner en cas d’addiction(s) ?

Accueillir et accompagner les personnes qui ont des pratiques dites de chemsex est primordial. Deux types de structures le font : les Csapa et les Caarud. Explications.

Temps de lecture : 7 min
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Les points à retenir

Il existe des structures pouvant vous accompagner si vous souhaitez vous informer sur l’usage de chemsex : les centre de soins, d’accompagnement et de prévention des addictologies (Csapa) et les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud). Ces établissements sont spécialisés dans la prévention, la réduction des risques et le traitement des addictions.

Si vous êtes usager de chemsex et que vous souhaitez vous informer, apprendre à mieux réduire vos risques, ou débuter un parcours de réduction voire d’arrêt de la consommation, deux types de structures peuvent vous accueillir avec des professionnels dédiés : les Csapa et les Caarud. 

Ces établissements médico-sociaux sont dédiés à la prévention, la réduction des risques et le traitement des addictions – des compétences spécialisées que n’ont pas forcément les médecins généralistes.

 

Csapa/Caarud : quelle différence ? 

Les Csapa (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) et les Caarud (centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) sont deux types de structures qui accompagnent les personnes ayant une ou des addiction(s). Les premières sont tournées vers le soin, les secondes vers la réduction des risques.

  • Un Csapa propose une prise en charge pluridisciplinaire pour toutes les conduites addictives, quel qu’en soit l’objet.
  • Un Caarud s’adresse aux personnes qui ne sont pas forcément engagées dans une démarche de soins ou qui sont exposées à des risques majeurs (accidents, infections – notamment hépatite C et VIH, etc.) du fait de leurs modes de consommation ou des produits consommés. Une attention particulière est portée aux usagers les plus marginalisés.

Il existe des Csapa et des Caarud un peu partout en France, fixes ou mobiles. L’association AIDES, notamment, gère plusieurs Caarud.

Le témoignage de Simon, addict au chemsex

Les Csapa/Caarud prennent en charge toutes les addictions, notamment celles liées au chemsex. L’addiction au chemsex nécessite parfois un accompagnement communautaire, psychologique, social et en addictologie.

Simon, 27 ans, est suivi depuis un an et demi par une addictologue du Csapa Marmottan, à Paris. Son histoire avec le chemsex est liée à la découverte de sa séropositivité, en 2017. En couple à l’époque, il ne parvient pas à avoir de relations sexuelles avec son compagnon, se sentant « sale ». Le couple se sépare. Simon se remet sur les applis de drague, puis accueille un partenaire qui lui fait connaître la 3-MMC, une drogue de synthèse de la famille des cathinones, très utilisée en contexte sexuel depuis quelques années.

« Sur le moment, j’ai consommé en sniff. J’ai senti de la désinhibition, mais je n’étais pas complètement perché, parce que je n’en avais pas pris beaucoup à ce moment-là. Mais ça a suffi à ce que je me sente assez à l’aise pour aller plus loin. Et ça a été un déclencheur. Ça m’a permis aussi de me distancer émotionnellement de tout ce qu’être séropositif représentait pour moi. »

 

Accompagner un parcours de sortie du chemsex

Il n’y a pas de recette miracle pour sortir du chemsex.  Après quelques mois de « descente aux enfers », Simon a décidé de prendre les choses en main, notamment pour que sa consommation de produit n’impacte pas trop sa vie professionnelle. « Partir à la découverte de moi-même et accepter toutes les facettes de qui je suis, les plus belles comme les moins belles, c’est un long chemin qui prend beaucoup de temps, d’énergie et de volonté. Ces conditions ne sont pas toujours réunies quand on est en thérapie, témoigne-t-il. Cet accompagnement-là, c’est bien de l’avoir au sein du CSAPA et avec le psy qui me suit. J’ai beaucoup réduit ma consommation. Je n’ai pas encore complètement arrêté. Mais je me sens déjà fier du chemin parcouru, même si ça prend plus de temps que ce que j’espérais. »

Dans les moments où je me sens très triste, où j’ai reconsommé, où la descente est difficile, où j’ai l’impression de ne plus avancer, j’ai toujours quelqu’un à appeler, une personne ressource sur laquelle je peux compter. 

Simon ancien addict au chemsex

Bon à savoir

Les proches qui se sentent désemparés face à la consommation d’un ami ou d’un amant peuvent également être accueillis dans un CSAPA.