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Le « milieu gay », la « communauté », c’est quoi ?

On parle souvent de « communauté homosexuelle » ou de « communauté gay ». Mais au fait, la « communauté », c'est quoi ? Et le « milieu » gay, c’est pareil ? Quelques éclaircissements s'imposent.

Temps de lecture : 7 min

Les points à retenir

  • Ce qu’on appelle la « communauté gay » ou le « milieu gay » définit un ensemble de personnes qui partagent une même forme de sexualité et qui se regroupent autour ce point commun. 
  • Il est plus juste de parler de « communautés », au pluriel. 
  • Historiquement, les communautés ont servi aux gays à lutter pour leurs droits ou à trouver des espaces où ils pouvaient être eux-mêmes.

La « communauté gay », le « milieu gay », qu’est-ce que c’est ?

Vous avez sans doute déjà entendu parler de « communauté gay » ou de « milieu gay ». Et peut-être même parfois de manière négative. Alors, de quoi parle-t-on ?

Reprenons depuis le début. 

Une communauté, c’est un ensemble de personnes qui se rencontrent ou se côtoient autour d’une caractéristique commune ou d’un intérêt commun.

La « communauté gay », ce sont donc des personnes qui se regroupent en ayant au moins une chose en commun, leur homosexualité. Le but peut être de militer, de participer à des événements conviviaux, de trouver du soutien… 

Comme pour tous les milieux, il est d’ailleurs plus juste de parler de « communautés », au pluriel : tous les gays ne partagent pas les mêmes centres d’intérêt, expériences ou difficultés, et tout le monde ne s’entend pas toujours sur tout. Mais parmi tous les groupes qui existent, il est toujours possible de trouver celui qui vous ressemble et peut vous apporter ce que vous cherchez.

Le « milieu gay » est également un terme souvent utilisé pour désigner les établissements (restaurants, bars, saunas, night-clubs...) accueillant un public majoritairement ou exclusivement homosexuel. Il est souvent employé de manière péjorative. Et c’est dommage. Les lieux communautaires sont avant tout des lieux où l’on peut être soi-même. Il n’y a rien de honteux à avoir envie d’en fréquenter. 

Comment les communautés gay peuvent-elles vous aider ? 

Historiquement, les gays se sont réunis pour avoir un espace où ils pouvaient être eux-mêmes et faire des rencontres. Ce qui n’est pas évident quand on évolue dans un monde où on ne peut pas vivre son homosexualité au grand jour. Puis des groupes ont été créés pour obtenir la reconnaissance de leurs droits. Parce qu’ensemble, on est plus forts et qu’on a plus de chances de se faire entendre. 

Les gays ont pu s’unir aussi tout simplement pour survivre, comme on l’a vu lors de l’épidémie de VIH, avec la création d’associations communautaires comme Aides ou Act Up

Si personne n'est obligé de les fréquenter, les associations et les lieux festifs communautaires peuvent avoir une réelle importance dans l'épanouissement d'un homme homosexuel, qu’il soit jeune ou moins jeune. On y rencontre des personnes ayant des intérêts communs, qui partagent leurs expériences, des personnes qui ont vécu des difficultés ou des questionnements lors de leur accès à la sexualité, de leur coming out, ou au contraire qui n’osent pas parler de leur sexualité avec leur famille, leurs amis, etc. Les lieux d’échange de cette communauté, qu’ils soient physiques ou en ligne, sont des points d'entrée vers de nouvelles amitiés, de nouveaux amours, de nouveaux loisirs… 

Où trouver les communautés qui vous intéressent ?

Il existe beaucoup de lieux de convivialité gays comme des bars, des restaurants ou des clubs. Mais sans forcément être systématiquement militantes ou activistes, les associations ou organisations peuvent également permettre aux homosexuels de se rencontrer et d’échanger. Elles sont des lieux stratégiques de soutien et d'information sur vos droits civiques comme sur votre santé. Qu’elles soient engagées politiquement ou non, ces organisations sont des lieux de sociabilité et de rencontres. 

Vous pouvez vous tourner vers le centre LGBT le plus proche de chez vous. Vous trouverez leurs coordonnées sur le site de la Fédération LGBTI+, qui regroupe tous les centres en France.

Plutôt sportif ? Il existe des associations sportives LGBT dans les grandes villes. À Paris, la Fédération sportive LGBT+, ; à Lyon, Cargo ; à Nice, le Groupe Azur Inter Sports ; à Montpellier, Chemin des Cimes ; à Rennes, GLS. Rassurez-vous, vous n’avez pas besoin d’être un athlète. Ces associations proposent du sport à tous les niveaux et, souvent, des événements conviviaux. 

À Paris, des événements comme le Printemps des assoces, organisé par l’Inter-LGBT, ou le Forum de la Fédération sportive LGBT+ permettent de rencontrer les associations tous les ans. Des événements se tiennent aussi dans d’autres villes : renseignez-vous auprès des associations proches de chez vous. 

Il existe aussi des communautés par type de physique ou affinité. Il y a des associations et des événements destinés aux « bears » et ceux qui les aiment ; une association des fétichistes du cuir (l’ASMF), etc. 

Loin de vous catégoriser, ces communautés permettent d’explorer des facettes de votre identité avec ceux qui la partagent. 

Communauté : les idées reçues

Il existe beaucoup d’idées reçues sur la « communauté » ou le « milieu » gay. En voici quelques-unes, avec la réponse qu’on peut leur apporter.

C’est la critique que l’on entend le plus souvent. Si vous vous sentez bien dans un bar gay et que vous voulez vous y rendre toutes les semaines, allez-y. ​​​​

Il n’y a pas d’ensemble figé, c’est vrai. Mais depuis le siècle dernier, les gays se réunissent ponctuellement ou régulièrement autour de causes ou de cultures communes. C’est la définition d’une communauté.

C’est rarement vrai, hormis dans certains lieux festifs ou les établissements dédiés au sexe, comme les sex-clubs ou les saunas, où la non-mixité est parfois requise. Ces mesures peuvent être nécessaires pour assurer aux personnes qui fréquentent ces lieux de pouvoir être eux-mêmes en toute sécurité, sans être importunés par des clients indélicats.

Ce n’est pas parce que vous menez des activités en groupe que vous n’êtes plus vous-même. Les deux ne sont pas incompatibles.