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Stop au cyber harcèlement et au revenge porn ! 

Messages insultants sur les réseaux sociaux, publication d’une photo personnelle sans votre accord, menaces… Vous êtes sans doute victime de cyberharcèlement, voire de « revenge porn ». Comment reconnaître ces situations, réagir et y faire face ?

Temps de lecture : 5 min
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Les points à retenir

  • Le cyberharcèlement et le « revenge porn » sont des pratiques punies par la loi. 
  • SOS homophobie recense chaque année des centaines de cas de cyberharcèlement de personnes LGBT+.
  • Quelques bonnes pratiques permettent de moins s’y exposer.

D’après le site de l’administration française (service-public.fr), le cyberharcèlement est défini comme « le fait de tenir des propos ou d'avoir des comportements répétés ayant pour but ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime via internet (sur un réseau social, un forum, un jeu vidéo multi-joueurs, un blog...) ». 

Avec l’usage permanent des nouvelles technologies (téléphone, tablette, réseaux sociaux...), le cyberharcèlement et le « revenge porn » (« Diffusion de photos ou vidéos nues ou pornographiques d’une personne sans son consentement, pour lui nuire. ») sont de plus en plus courants, et leurs victimes souffrent souvent en silence. Comment réagir en tant que victime ou témoin ? Qu’en est-il de la loi ? On vous dit tout.

Cyberharcèlement et « revenge porn », qu’est-ce que c’est ?

Le cyberharcèlement peut se traduire par :

  • des insultes, moqueries ou menaces en ligne ;
  • la propagation de rumeurs qui peuvent mener à un harcèlement de groupe ;
  • l’usurpation d’identité via le piratage de compte sur les réseaux sociaux ;
  • la création de faux comptes concernant la victime ;
  • des attaques à caractère discriminatoire (propos homophobes ou racistes).

Le cyberharcèlement peut également se traduire par du « revenge porn » :

  • publication d’une photo, d’une vidéo ou d’un enregistrement modifié ou authentique à caractère pornographique sans le consentement de la personne concernée afin de l’humilier ;
  • des contenus réalisés avec ou sans l’accord de la victime, mais dans les deux cas, diffusés sans son consentement.

C’est un phénomène qui concerne tout le monde, même s’il touche majoritairement les adolescents (62 % des Français déclarent avoir été victimes de cyberharcèlement en 2019, selon « Civilité, sécurité et interaction en ligne », le rapport annuel de Microsoft.)

Que faire en cas de chantage à l’outing ou de harcèlement LGBTphobe ?

Si vous êtes victime ou témoin de chantage à l’outing ou de harcèlement lié à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, ne cédez pas aux menaces. Vous pouvez : 

  • en parler à une personne de confiance qui pourra vous soutenir et vous accompagner dans vos démarches ;
  • aller porter plainte dans un commissariat de police ou à la gendarmerie ;
  • contacter une association spécialisée dans la lutte contre les violences et discriminations LGBTphobes ;
  • signaler le chantage via l’application FLAG! ;
  • saisir le Défenseur des droits, même si vous êtes mineur(e).

Quelles sont les peines encourues par les auteurs de cyberharcèlement ou de revenge porn ?

Le cyberharcèlement est un délit. Les sanctions pour cyberharcèlement varient en fonction de l’âge de l’auteur(e) et de celui de la victime.

Si l’auteur(e) est majeur(e).

L'auteur(e) d'un harcèlement en ligne risque :

  • deux ans de prison ;
  • 30 000 € d'amende.

La peine maximale est portée à trois ans de prison et 45 000 € d'amende.

Si l'auteur(e) est un(e) mineur(e) de plus de 13 ans.

La peine maximale pour un harcèlement sera de :

  • un an de prison ;
  • 7 500 € d'amende.

La peine maximale sera de :

  • 18 mois de prison ;
  • 7 500 € d'amende.

Bon à savoir

Le(s) coupable(s) de revenge porn risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 60 000 € d’amende.

Que faire si vous êtes cyberharcelé(e) ?

Vous pouvez agir ! La première chose à faire en cas de cyberharcèlement est de conserver les preuves de ce qui a été publié (n’hésitez pas à faire des captures d’écran), puis de signaler le contenu illicite sur le portail internet-signalement.gouv.fr/

Vous pouvez ensuite faire une demande de retrait des publications qui vous causent du tort directement auprès des plateformes concernées et porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.

Deux numéros verts permettent d’être écouté(e), conseillé(e) et aidé(e) juridiquement si vous ne vous sentez pas de vous confier à un proche :

  • contre le cyberharcèlement scolaire, ligne d’écoute au 3020 ;
  • contre le cyberharcèlement, Net Écoute au 3018.

Quelle spécificité pour le cyberharcèlement si vous êtes gay, lesbienne, bi ou trans ? Il n’y a pas de circonstance aggravante pour le harcèlement s’il est lié à votre orientation sexuelle ou votre identité de genre. Mais certaines formes de harcèlement comme la diffamation, l’injure publique ou les menaces de mort peuvent être punies plus sévèrement. 

L’outing est un cas particulier. Ce n’est pas un délit en tant que tel. Mais le fait de révéler l’homosexualité ou l’identité de genre d'une personne contre son gré peut tomber sous le coup de la loi. Cela dépend des faits : 

  • si la personne qui vous met en cause ne peut pas prouver ce qu’elle avance, cela peut relever de la diffamation publique (art. 32 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881). Attention, la prescription est de un an ;
  • si votre orientation sexuelle ou identité de genre est connue par ailleurs, cela peut relever de l’atteinte à la vie privée (article 9 du code civil). La prescription est de cinq ans ;
  • si ces faits sont répétés, ils peuvent également être considérés comme du harcèlement ou du cyberharcèlement. La prescription est de six ans.

Les chiffres clés du cyberharcèlement envers les LGBT+

Les personnes LGBT+ sont très souvent prises à partie sur les réseaux sociaux. Internet est le premier contexte de la haine LGBTphobe. Twitter est, pour la deuxième année consécutive, la plateforme dont les messages LGBTphobes sont le plus signalés à SOS homophobie (43 % des cas enregistrés), suivie par Facebook, Instagram et TikTok. En 2021, 318 cas de cyberharcèlement envers des personnes LGBT+ ont été rapportés à SOS homophobie. Il s’agit, dans près de 75 % des cas, de rejets, d’insultes (43 %) ou encore de menaces (16 %) sous forme de commentaires, soit publics et visibles sur les réseaux, soit sur une messagerie privée.

Les bonnes pratiques sur les réseaux sociaux

Le cyberharcèlement se produit principalement via les réseaux sociaux. Quelques bonnes pratiques peuvent vous permettre de limiter votre exposition aux cybercriminels : 

  • désactiver les paramètres de géolocalisation ;
  • rendre vos publications accessibles aux « amis uniquement » ;
  • ne pas autoriser les réseaux sociaux à afficher publiquement votre adresse ou votre numéro de téléphone ;
  • ne pas envoyer de photos de vous nu (« nudes ») ou pornographiques avec votre visage reconnaissable, en particulier sur les applications de rencontre ;
  • ne jamais communiquer d’informations personnelles ou professionnelles sur les applications de rencontre. 

Si vous remarquez un comportement inapproprié sur les réseaux sociaux, voici les différentes façons de les signaler aux plateformes :

62 %

C’est le pourcentage de Français qui disent avoir déjà été victimes de cyberharcèlement (source : Microsoft).