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Le consentement : si ce n’est pas « oui », c’est « non » !

Les mouvements #MeToo et #MeTooGay ont mis en lumière l’importance du consentement lors d’une relation sexuelle. Comment s’assurer que son partenaire est consentant? Comment être sûr que votre consentement sera respecté dans toutes les situations ? Voici quelques conseils.

Temps de lecture : 5 min
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Les points à retenir

  • Le consentement des deux partenaires est fondamental dans toute relation sexuelle.
  • Ne pas respecter le consentement de quelqu’un, c’est se livrer à un abus sexuel. 
  • Si quelqu’un n’a pas dit clairement "oui" à une relation sexuelle, mieux vaut s’abstenir.

Le consentement, c’est quoi ? 

La frontière entre le « oui » et le « non » n’est pas toujours si évidente que ça. Et pourtant, c’est le fondement d’une sexualité épanouie entre hommes. Le consentement, c’est l’accord que deux personnes (ou plus) formulent pour permettre à la relation sexuelle d’avoir lieu. Il doit être clair, libre et éclairé.

 

Et si vous n’avez pas exprimé votre consentement ?

Un abus sexuel est une « interaction sexuelle avec une personne qui n’y consent pas. ».

Il peut s'agir de harcèlement, d'atteinte ou d'agression sexuelle ou encore de viol. Tous ces types de faits sont définis et punis par la loi.

Dans les commissariats, il existe des référents LGBT+ qui peuvent vous aider à déposer votre plainte. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’une association LGBT+ locale si vous avez besoin d’aide pour être accompagné. L’association pourra être en mesure de vous recommander un avocat spécialiste de ces questions.

 

Savoir dire "non" pour pouvoir dire "oui"

En dehors des abus sexuels caractérisés (le viol et les agressions sexuelles définies dans le code pénal), la vie amoureuse et sexuelle vous place parfois dans des situations où il n’est pas facile de fixer des limites et de les mentionner avec clarté.

Comme tout le monde, un homme gay, bi ou trans peut se retrouver dans une situation « compliquée » et ne pas trouver, sur le moment, le moyen de réagir, que ce soit avec un partenaire amoureux habituel, avec un amant occasionnel ou à la suite d’une rencontre sur une appli ou un site.

 

Le consentement, est-ce uniquement savoir dire "non" ?

Pour le sexologue Laurent Biscarrat, « le consentement, c’est être capable de dire “non”. Pour dire complètement “oui” à plein de choses, il faut être capable de dire “non”. C’est la condition pour vivre une sexualité épanouie ». Pour aller vers ce que l’on veut, vers le plaisir, il faut se sentir à l’aise à tout moment — y compris lorsque vous êtes en pleine action ! Chacun garde à tout moment la possibilité de dire « non ».

C’est valable également dans les relations SM et les pratiques BDSM, qui ne devraient pas débuter sans la définition commune d’un cadre où chacun expose ses limites et définit un mot (ou un geste précis) pour dire « stop ».

 

Est-ce que ça veut dire qu’il faut parler, systématiquement ?

« Il faut parler, c’est préférable. Poser une question (« Tu es ok pour que je te prenne ? ») et repérer les signaux corporels. Quelqu’un qui n’a pas envie de se faire prendre, ça se voit », résume le sexologue.

Que l’on soit au milieu d’une partouze ou dans une backroom, ça ne change rien à l’affaire. Mettre trois fois la main aux fesses d’un homme qui ne l’a pas demandé, et insister, c’est clairement abusif.

Car se rendre dans un bois où ça drague, un sauna, un sex-club, ça ne veut pas dire tout accepter !

Notre expert le rappelle : « On pense à tort que le corps, dans ce type d’endroits, est accessible par convention tacite, mais c’est une erreur. On reste libre d’y faire ce qu’on veut, avec qui on veut. Votre corps vous appartient : c’est ce qu’on dit aux enfants. On peut le dire à tout le monde, et aux gays aussi. »

Même entre hommes nus dans un lieu dédié au sexe, n’oublions jamais que le corps de l’autre n’est pas en accès libre.

Laurent Biscarrat Gestalt-thérapeute et sexologue

 

Plan direct : 3 conseils pour ne pas se mettre en danger

Sur l’appli, il est chaud, vous aussi. La photo est bonne, les envies cadrent. Aller vite, pourquoi pas ? Mais avec un peu de prudence.

Les trois conseils de Laurent Biscarrat pour ne pas se mettre en danger :

  • prenez le temps de discuter, verbalement ou en ligne, pour « sentir » un peu à qui vous avez affaire. Ne vous précipitez pas, même si vous avez envie d’aller très (très) vite ;
  • rencontrez la personne dans un endroit neutre : ça se fait peut-être un peu moins, mais pourquoi pas ? Au bistrot du quartier, au coin de la rue, en bas de l’immeuble. Ça aide à garder un sentiment de sécurité et c’est plus simple de ne pas faire monter le garçon chez soi que de le virer de l’appart si on n’a pas le feeling ;
  • à tout moment, même quand on a commencé à faire l’amour, on peut dire « stop ». C’est respecter ses désirs et sa personne. 

 

Les précautions d’usage à connaître : chems (drogues) et consentement

Dire non alors qu’on a pris des drogues (chems) n’est pas simple. Lauren Smith, 27 ans, est professeure de psychologie à la Leeds Beckett University (Royaume-Uni) et auteure d’une étude publiée dans The Journal of Sex Research (1) sur le consentement et la prise de produits. Selon elle, celui qui a pris des chems n’a pas toutes les capacités de juger de la situation et d’exprimer son consentement clair, libre et éclairé. Il est donc préférable d’être en état de pouvoir enregistrer de nouvelles informations, d’évaluer les risques et les conséquences et, bien sûr, de pouvoir communiquer sa décision.