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Hommes transgenres, comment vous protéger ?

Pour les hommes transidentitaires (ou trans), quels sont les risques spécifiques liés aux pratiques sexuelles ? Comment se protéger le plus efficacement des IST ? Où trouver des infos et du soutien ?

Temps de lecture : 5 min
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Les points à retenir

  • Avoir fait une transition peut impliquer de nouvelles pratiques sexuelles, et donc de nouvelles manières de se protéger du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST).
  • Le préservatif est un moyen sûr de limiter l’exposition aux IST et de prévenir une grossesse non désirée, si vous avez toujours votre utérus et vos ovaires.
  • Si vous avez besoin de soutien ou d’info, n’hésitez pas à vous tourner vers les associations de personnes trans.

Il y a un manque d’information sur la prévention et les risques chez les personnes transgenre elles-mêmes, mais aussi chez les médecins vers lesquels elles se tournent pour chercher de l’aide ou des conseils.

Jules co-président d’OUTrans, association de soutien aux personnes trans ou en questionnement.

Hommes trans : Comment faire évoluer sa protection face aux IST 

Le parcours de transition est long, et à chaque étape peut correspondre de nouvelles pratiques sexuelles et donc de nouvelles expositions aux IST.

Quand on se sent de plus en plus à l’aise avec son corps, on peut avoir envie de faire de nouvelles expériences. Ça veut dire apprendre à se protéger d’une nouvelle façon, ce qui ne va pas toujours de soi : « Il y a un manque d’information sur la prévention et les risques chez les personnes transgenre elles-mêmes, mais aussi chez les médecins vers lesquels elles se tournent pour chercher de l’aide ou des conseils. On propose donc plusieurs brochures de prévention sur notre site et des réunions d’information pour faire avancer les choses », détaille Jules, co-président d’OUTrans, association de soutien aux personnes trans ou en questionnement.

ET POURQUOI PAS DES CAPOTES SUR MESURE ?

Les moyens de protection ne sont pas toujours adaptés aux corps des hommes transgenre : « Les préservatifs classiques peuvent être trop grands pour les personnes qui ont eu une méta*. Il faut alors penser à utiliser des doigtiers ou se faire des capotes sur mesure à partir de préservatifs classiques (internes ou externes), par exemple », explique Jules, d’OUTrans.

*Abréviation de métaoidioplastie, opération qui a pour but de modifier l’apparence et la fonctionnalité du dicklit (clitoris masculinisé par la prise d’hormones).

ACTIF ? PÉNÉTREZ EN TOUTE SÉCURITÉ

Vous assumez le rôle d’actif lors d’une relation sexuelle ? Voici quelques conseils pratiques pour éviter tout risque de transmission du VIH et des autres IST.

  • Utilisez un préservatif adapté à votre corps : classique (y compris pour les sex toys) ; ou un doigtier ; ou un carré de latex (digue dentaire) et éventuellement un cockring, en faisant attention de ne pas vous blesser.
  • Utilisez du lubrifiant à base d’eau.
  • Changez de préservatif entre chaque pénétration anale et vaginale.
  • Nettoyez les sex toys entre chaque pénétration (vaginale et anale).
  • Pour un anulingus, vous pouvez utiliser un carré de latex.
  • Pour une pénétration avec un ou plusieurs doigts : utilisez des doigtiers ou des gants en latex.

Bon à savoir

Le partenaire passif peut utiliser un préservatif interne en alternative.

PASSIF ? PROTÉGEZ-VOUS POUR ÊTRE PÉNÉTRÉ

Vous assumez le rôle passif lors d’une relation sexuelle ? Voici quelques conseils pratiques pour éviter tout risque de transmission du VIH et des autres IST.

  • Pour une pénétration vaginale, anale ou par les doigts, si votre partenaire ne porte pas de préservatif : utilisez un préservatif interne (si vous l’utilisez pour une sodomie, retirez l’anneau du fond) ; utilisez du lubrifiant à base d’eau.
  • Pour un cunnilingus : vous pouvez demander à votre partenaire d’utiliser un carré de latex (digue dentaire).
  • Utilisez des préservatifs internes ou externes en cas de pénétration vaginale.
  • Et/ou faites-vous prescrire des hormones progestatives en complément de votre traitement hormonal.

Bon à savoir

Les hommes transgenres qui ont toujours leurs ovaires et leur utérus doivent aussi faire attention au risque de grossesse non désirée, car la testostérone ne rend pas forcément stérile. L’usage du préservatif reste le meilleur moyen d’éviter une grossesse. 

SE FAIRE DÉPISTER, SE PROTÉGER ET SE FAIRE VACCINER POUR CERTAINES IST

Quelles que soient vos pratiques sexuelles, il existe de nombreuses façons efficaces de réduire le risque d’être contaminé par une IST et de contaminer son ou ses partenaire(s).

  • Le préservatif : que vous soyez actif ou passif, les préservatifs internes ou externes vous protègent contre les IST. 
  • Le dépistage : il est conseillé de se faire dépister régulièrement pour le VIH et les autres IST, afin d’adapter ses habitudes de protection si nécessaire.
  • Prendre la PrEP : Ce traitement préventif permet de se protéger contre le VIH en cas de risque d’exposition au virus (rapport sexuel non protégé).
  • Se faire vacciner : Il existe des vaccins pour certaines IST comme les hépatites A et B (VHA, VHB) et le papillomavirus (HPV) : un geste simple pour une protection efficace et définitive.

Pour toutes ces actions préventives (dépistage, PrEP et vaccination), vous pouvez vous adresser à un CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic).

  • Si vous avez plusieurs partenaires, faites-vous dépister régulièrement pour connaître votre statut vis-à-vis des IST et, éventuellement, commencer à utiliser des traitements comme la PreP (prophylaxie pré-exposition, traitement préventif contre le VIH). Rendez-vous dans un CeGIDD (Centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic).
  • Si vous avez une appréhension à aller voir un médecin que vous ne connaissez pas, vous pouvez contacter des associations comme OUTrans ou Acceptess-T pour qu’elles vous en recommandent un.

Annuaire

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En savoir plus

Bon à savoir

La transphobie est punie par la loi.

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Faut-il parler de sa transidentité avec son partenaire sexuel ?

Pour un homme transgenre qui est perçu dans son genre choisi, la question de parler de sa transidentité avec son partenaire peut se poser. Devez-vous le faire ? Ce choix est très personnel et dépend de ce que vous ressentez, de la situation, du partenaire…

Si vous décidez d’en parler, quelques précautions peuvent être prises :

  • êtes-vous dans un lieu sûr, à l’aise physiquement et psychologiquement ?
  • êtes-vous prêt à vous expliquer sur votre corps ?
  • si le dialogue se passe mal et que vous préférez y mettre un terme, savez-vous où aller et vers qui vous diriger ?

Être bien dans sa tête

Pour bien aborder la sexualité et la prévention, il est primordial de se sentir bien avec soi-même. La première chose pour cela est de ne pas rester seul et de s’appuyer sur l’expérience d’autres personnes transgenres. Il est important aussi de s’informer régulièrement sur le parcours de transition ou le vécu trans. Le bien-être, ça s’apprend aussi ! 

Pour ces deux aspects, il est souvent utile de se tourner vers des associations trans, nombreuses en France. Elles peuvent vous apporter un soutien, vous aider si vous êtes confronté à de la transphobie ou vous donner des conseils. 

Vous en trouverez une liste non exhaustive sur le site de la Fédération Trans et Intersexe

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